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jours durant les basiliques des SS. Apôtres[1]. » L’annonce du pardon ébranla toute la chrétienté. Les portes de Rome reçurent jusqu’à trente mille hommes par jour : il en vint de l’Espagne, de l’Angleterre, de la Hongrie ; des fils apportaient leur vieux père sur des brancards ; on campa dans les rues, sur les places publiques : le nombre des pèlerins fut évalué à deux millions[2]. Parmi cette multitude sans nom il y avait un jeune Florentin, nommé Jean Villani, qui se trouvant, comme il le dit, au bienheureux pélerinage, dans cette ville de Rome, au milieu de tant de grandes choses, et considérant les histoires et, les actions des Romains écrites par Virgile, Salluste, Lucain, Tite-Live, résolut d’imiter leur travail et leur style. Et réfléchissant que Florence commençait à monter, tandis que Rome descendait, il lui parut convenable de consigner dans une nouvelle chronique les actes de cette ville et ses commencements[3]. » Voilà donc un événement capable d’émouvoir et aussi d’inspirer. Mais j’ai lieu de

  1. Ad Basilicas accedentibus reverenter, vere pœnitentibus et confessis, vel qui vere pœnitebunt, et confitebuntur in hujusmodi praesenti et quolibet centesimo secuturo, non solum plenam et largiorem, imo plenissimam omnium suorum veniam concedimus peccatorum. (Bulle du Jubilé de Boniface VIII.)
  2. Raynaldus, Annales ecclesiastici contin. ad ann. 1300.
  3. Giovanni Villani, ad ann. 1300. E trovandomi io in quello benedetto pellegrinaggio nella santa città di Roma, veggendo le grandi e antiche cose di quella, leggendo le storie e gran de fatti Romani scritte per Virgilio et per Sallustio, Lucano, Tito Livio, etc… presi lo stile e la forma di loro.