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DES SOURCES POÉTIQUES
DE LA
DIVINE COMEDIE




La poésie au treizième siècle. — La conversion de Dante. — Le cycle des visions. — La descente aùx enfers chez les poëtes de l’antiquité. — Où est l’originalité de la Divine Comédie[1] ?


Longtemps la Divine Comédie fut considérée comme un monument solitaire au milieu des déserts ténébreux du moyen âge. D’une part, on ne trouvait au poëme de Dante aucun terme de comparaison parmi les productions légères des troubadours, les seules que l’on connût encore de cette époque

  1. Ces recherches, qui touchent une question d’histoire littéraire très-agitée, ont été indiquées pour la première fois dans une dissertation de Foscolo (Edinburg Review, t. XXX). Les faits y sont peu nombreux, et appréciés avec toute la dureté du dix-huitième siècle. J’avais traité le sujet avec plus d’étendue dans la première édition de cet ouvrage, et dans une thèse latine De frequenti apud veteres poetas heroum ad inferos descensu. Depuis lors M. Labitte a publié son intéressant et spirituel article : De la Divine Comédie avant Dante ; et je suis reconnaissant qu’il s’y soit servi de mes indications, en les mentionnant d’une manière honorable. Cependant une étude nouvelle du sujet et de l’époque m’a donné lieu de croire qu’on pouvait remettre la main à l’œuvre, et je l’ai tenté.