Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 5.djvu/357

Cette page a été validée par deux contributeurs.

« comme fondue par l’ardeur et la suavité du premier électuaire ; comment pourrais-je supporter le second ? Je te prie, toi qui es bénie par-dessus tous les saints, par-dessus tous les anges, de ne point m’en donner. » La glorieuse Vierge Marie lui répondit : « Essaye encore un peu, mon fils, de cette seconde boîte ; » et lui en donnant un peu, elle ajouta : « Aujourd’hui, mon fils, tu en as pris autant qu’il t’en faut, mais aie bon courage, je viendrai bientôt te querir, et je te mènerai au royaume de mon fils, que tu as toujours cherché et désiré. » Et, cela dit, prenant congé de lui, elle s’éloigna, le laissant si consolé et si réconforté par la douceur de cet électuaire, que, pendant plusieurs jours, il vécut encore fort et rassasié, sans prendre aucune nourriture corporelle. Et quelques jours après, comme il parlait gaiement avec les frères, au milieu d’une grande joie et d’une grande allégresse, il quitta cette misérable vie.


XXXIII


Du saint frère Jacques de Fallerone, et comment, après sa mort, il apparut frère Jean de l’Alverne.


Frère Jacques de Fallerone, homme de grande sainteté, étant tombé gravement malade au couvent