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que frère Humble, et dont les reliques étaient dignes d’autant de vénération. Et frère Pacifique, connaissant la mauvaise pensée des frères, voulut humblement les satisfaire, et leur dit « Mes très-chers frères, ne vous étonnez pas si j’ai fait pour les os de mon frère ce que je n’ai pas fait pour les autres. Béni soit Dieu ! car ce n’est pas, comme vous croyez, l’amour charnel qui m’a entraîné ; mais j’ai fait ainsi, parce que au moment où mon frère quitta cette vie, j’étais en prière dans un lieu désert et loin de lui, et je vis son âme monter droit au ciel ; je suis donc certain que ses os sont saints, et qu’ils seront un jour en paradis. Si Dieu m’avait donné la même certitude des autres frères, j’aurais rendu le même respect leurs ossements. » Et les frères, voyant par ce récit combien les prières de frère Pacifique étaient saintes et dévotes, furent très édifiés de lui, et louèrent Dieu.


XXXII


Du saint frère à qui la mère du Christ apparut quand il était malade, lui apportant trois boîtes d’électuaires.


Dans le couvent de Soffiano, était anciennement un frère mineur, si grand en sainteté et en grâce, qu’il paraissait tout divin : Souvent il était ravi en