et la gueule béante, prêtes le dévorer s’il tombait. Il était si tremblant, qu’il, ne savait que faire ni que dire, car il ne pouvait retourner en arrière ni avancer. Se voyant donc dans une telle tribulation, et ne trouvant d’autre refuge que Dieu, il se baissa, embrassa le pont, et se recommanda à Dieu de tout son cœur et avec larmes, le priant, par sa sainte miséricorde, de le secourir. Sa prière faite, il lui parut qu’il commençait~ lui pousser des ailes, et, rempli de joie, il attendait qu’elles fussent assez grandes pour voler au delà du pont, où s’était envolé l’ange. Mais, au bout de quelque temps, à cause du grand désir qu’il avait de passer, il se mit à voler ; et comme ses ailes n’avaient pas assez grandi, il tomba sur le pont, et en même temps ses plumes se détachèrent. Alors il, embrassa le pont derechef, et comme la première fois il se recommanda à Dieu, et, sa prière faite, il lui sembla de nouveau qu’il lui poussait des ailes. Mais, comme la première fois, il n’attendit pas qu’elles eussent grandi jusqu’au bout, et, se mettant à voler avant le temps, il tomba derechef sur le pont, et ses plumes se détachèrent encore. Alors, voyant que, par la hâte qu’il avait de voler avant le temps, il tombait toujours, il se dit en lui-même « Certainement, s’il me vient des ailes une troisième fois, j’attendrai tant, qu’elles seront assez grandes pour que je puisse voler sans, retomber encore. » Étant dans ces pensées, il se vit, pour la troisième fois,
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