Dieu crée la lumière : au lieu d’un vieillard irrité gourmandant le chaos, le mosaïste a représenté le Verbe créateur, jeune d’une jeunesse éternelle, vêtu de deux couleurs royales, de blanc et de pourpre, parfaitement calme, étendant sur les éléments. une main sûre d’être obéie. Devant lui sont deux globes, l’un obscur, l’autre lumineux. Entre les deux globes, un ange, symbole du premier jour, étend les bras, et prend son vol. Mais ces peintures du monde naissant ne forment que l’avant-scène du spectacle qu’on découvre en pénétrant dans l’intérieur de la basilique. Le Christ rédempteur y remplit tout de sa présence, à commencer par la, coupole du sanctuaire, où il figure entouré des prophètes, comme le Désiré des nations. Sa vie, ses miracles, sa passion se développent dans le chœur, les travées et la grande nef, jusqu’au jugement dernier, dont la menaçante image plane au-dessus de la porte principale. Les nefs latérales sont occupées par l’histoire de la sainte Vierge, des apôtres et des deux patrons du lieu, saint Marc et saint Clément, sans compter les innombrables saints dont les figures, se détachant sur des fonds d’or,. peuplent l’église, et en font comme un paradis visible, comme une Jérusalem céleste, descendue d’en haut, et retenue sur la terre par le génie et la piété des hommes. Pour commenter ces mosaïques, il fallu un poème de deux cents vers. Tantôt c’est le récit d’un prodige, tantôt c’est l’interprétation
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