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bois tout ensemble, tellement que ceux d’Assise coururent de ce côté en grande hâte pour éteindre le feu, croyant que tout brûlait. Mais, arrivés au couvent, ils trouvèrent que rien ne brûlait. Ils entrèrent, et virent saint François avec sainte Claire, et toute leur compagnie, ravis en Dieu, dans la contemplation, et assis autour de cette humble table. À cette vue, ils comprirent, sans hésiter, que c’était un feu divin et non matériel que Dieu avait fait apparaître miraculeusement, pour montrer et signifier le feu du divin amour qui embrasait les âmes de ces saints frères et de ces saintes religieuses ; et ils partirent avec une grande consolation dans le cœur et une sainte édification. Puis, après un long espace de temps, saint François, sainte Claire et leurs compagnons revenant à eux, et se sentant fortifiés de la nourriture spirituelle, ne songèrent plus guère à la nourriture corporelle.

Ainsi se termina ce repas béni, et sainte Claire revint bien accompagnée à Saint-Damien, où les sœurs la revirent avec une grande joie, parce qu’elles craignaient que saint François ne l’eût envoyée gouverner quelque autre monastère, comme il avait déjà envoyé sœur Agnès, sœur de la sainte, pour être abbesse au monastère de Monticelli à Florence. En effet, saint François avait dit quelquefois à sainte Claire « Tiens-toi prête pour le cas où j’aurais à t’envoyer en quelque couvent » et elle, comme une véritable fille de la sainte Obéis-