joie parfaite. Et si nous persistons à frapper, et que lui, sortant tout en colère, nous chasse comme des coquins imposteurs, avec des injures et des soufflets, disant : « Hors d’ici, misérables voleurs ! allez à l’hôpital, car vous ne mangerez ni ne logerez ici »; et si nous supportons cela avec patience, avec allégresse et avec amour, ô frère Léon, écris que là est la joie parfaite. Et si, forcés par la faim, par le froid et par la nuit, nous frappons encore, appelant et demandant, pour l’amour de Dieu, avec beaucoup de larmes, que le portier nous ouvre et qu’il nous mette seulement à l’abri et si lui, encore plus irrité, s’écrie : « Voici d’impertinents coquins, je les payerai bien comme ils le méritent, » et qu’il sorte avec un bâton noueux, et que, nous prenant par le capuchon, il nous jette à terre, nous roulant dans la neige, nous battant et nous meurtrissant de tous les nœuds de son bâton ; si nous soutenons toutes ces choses avec patience et allégresse, pensant aux peines du Christ béni, lesquelles nous devons partager pour son amour, ô frère Léon, écris que là est enfin la parfaite joie. Et maintenant, frère, écoute la conclusion : Au-dessus de toutes les grâces et de tous les dons de l’Esprit-Saint que le Christ accorde à ses amis, est celui de se vaincre soi-même, et, pour l’amour du Christ, de soutenir volontiers les peines, tes injures, les opprobres et les mésaises. Car de
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