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j’ai frappe si fort ; car j’ai à faire un long voyage, et je suis venu ici afin de parler à frère François ; mais il est à cette heure en contemplation dans la forêt, et je ne veux pas le troubler. Mais va, et envoie-moi frère Élie ; car je lui veux faire une question, ayant ouï dire qu’il est très-sage. » Frère Masséo va, et dit à frère Élie de se rendre auprès de ce jeune homme ; mais lui se fâche, et n’y veut point aller. Si bien que frère Masséo ne sait plus que faire ni que répondre à l’étranger ; car, s’il dit que frère Élie ne peut venir, il ment ; et s’il dit que frère Élie est en colère et ne veut point venir, il craint de donner mauvais exemple. Or, comme frère Masseo hésitait à retourner, le jeune homme frappa une seconde fois comme la première, et peu après frère Masséo retourna à la porte et dit au jeune homme : « Tu n’as pas observé ma leçon sur la manière de frapper. » Le jeune homme répondit « Frère Élie ne veut pas venir à moi, mais va et dis à frère François que je suis venu pour converser avec lui ; et, comme je ne veux pas interrompre son oraison, dis-lui qu’il m’envoie frère Élie. » Et frère Masséo s’en alla à saint François, qui priait dans la forêt, le visage tourné vers le ciel, et lui dit le message du jeune homme et la réponse du frère Élie. Or ce jeune homme était l’ange de Dieu sous la figure humaine.

Alors saint François, sans changer de place, sans baisser les yeux, dit à frère Masseo : « Va et dis à