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les très-pieux compagnons de saint François furent tels, que, depuis le temps des apôtres jusqu’à nous, le monde ne vit pas d’hommes si merveilleux et si saints. En effet, l’un d’eux fut ravi jusqu’au troisième ciel, comme saint Paul ; et ce fut frère Gilles. L’un d’eux, qui est frère Philippe le Long, eut les lèvres touchées par l’ange avec le charbon ardent, comme le prophète Isaïe. L’un d’eux, qui fut frère Sylvestre, parlait avec Dieu comme fait un ami avec son ami, de la même manière qu’autrefois Moïse. Il y en eut un qui, par la pénétration de son intelligence, s’élevait d’un seul vol jusqu’à la lumière de la science divine, comme l’aigle, figure de saint Jean l’évangéliste et ce fut le très-humble frère Bernard, lequel expliquait la sainte Écriture avec une très-grande profondeur. Il y en eut un qui fut sanctifié de Dieu et canonisé dans le ciel, tandis qu’il vivait encore dans le monde ; et ce fut frère Ruffin, gentilhomme d’Assise. Et ainsi ils furent tous marqués d’un signe privilégié de sainteté, comme la suite le fera voir.


II


De frère Bernard de Quintavalle, premier compagnon de saint François.


Le premier compagnon de saint François fut frère Bernard d’Assise, qui se convertit de la manière