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donnant des habitants dignes d’elle. Les Florentins. choisirent cette basilique austère et belle pour en faire la sépulture de leurs grands citoyens. Là reposent Machiavel, Michel-Ange, Galilée : je ne nomme pas les autres moins illustres ou plus récents. Dante, que je puis bien citer encore une fois dans un sujet qui le touche de si près, poursuivi par les tempêtes publiques, et plus encore par l’orage éternel de son cœur, traversait un jour le diocèse de Luni ; et, après avoir cheminé longtemps à travers des lieux désolés, il arriva au monastère de Corvo. Or, comme il se tenait silencieux sous une des arcades du cloître, un moine, frappé de la dignité de son attitude et de la tristesse de son visage, lui demanda ce qu’il cherchait. « La paix, » répondit le poëte. Ainsi tant d’hommes que Florence avait aimés et tourmentés, honorés et flétris, ne trouvèrent la paix que sous le toit de saint François.

Plusieurs peuples chrétiens ont eu l’inspiration de réunir leurs grands hommes dans un même lieu de repos. Pise se glorifiait de son Campo Santo. Venise avait ses églises des saints Jean et Paul et de sainte Marie la Glorieuse. La France portait ses rois à Saint-Denis ; l’Angleterre a rassemblé à Westminster ses hommes d’État et ses poëtes. Mais Sainte-Croix me paraît bien supérieure au Panthéon trop vanté de l’Angleterre. Sans doute, à Sainte-Croix ; comme partout, la sculpture moderne