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ment dans leur tombeau la gloire qu’ils s’étaient promise, l’humble popularité que cherchait le pénitent de Todi ne manqua point à ses vers. J’en juge par les nombreux manuscrits disséminés en Italie, en France, eh Espagne, et par les huit éditions publiées du seizième au dix-septième siècle[1]. En même temps que les reliques du Bienheureux étaient portées sur les autels, la piété publique s’attachait aux restes de sa pensée : Ses poésies furent commentées d’abord par le Calabrais Modio, l’un des compagnons de saint Philippe de Néri ensuite par, Tresatti de Lugnano, théologien de l’Ordre de Saint-François. Traduites, en langue castillane, elles animèrent l’ardeur des milices franciscaines qui allaient porter l’Évangile et chercher le martyre sous le ciel de l’Amérique méridionale ; encore plus homicide que ses peuples[2].Mais

  1. Wadding, Script. ord. Minor. .. p. 566, cite ptusieurs manuscrits de Jacopone, conservés dans les bibliothèques de Rome, d’Assise et de Séville. On y peut joindre deux manuscrits de la Bibliothèque nationale, le premier, sous le no 8146, petit in-8o d’une excellente écriture, ayant appartenu au grand sonpteur Luca della Robbia ; le second, sous la no 7783, in-8o d’un plus grand format et d’une écriture moins belle. L’édition princeps, imprimée par Bonaccorsi parut à Florence le 28 septembre 1490. Voici les autres éditions indiquées par Wadding : Florence, Bonaccorsi, 1540 : Rome ; Salviani 1558 ; Naples Lazare Scorrigia, 1615 ; Venise. 1514 ; ibid., 1556 ; ibid. Misserini, 1617. Wadding cite encore une édition de Bologne, dont il ne donne pas la date. Une partie des poésies de Jacopone a paru à la suite de la Theologie mystique de saint Bonaventure, publiée par Tempesti, Lucques, 1746 . L’Académie della Crusca a mis les poésies de Jacopone au nombre des testi di lingua.
  2. Wadding, ibid. La traduction espagnole parut à Lisbonne, en 1576.