murs de la cathédrale d’Orvieto. Le visage de l’Antechrist y rappelle, par une effrayante ressemblance, la face adorable du Sauveur, en même temps qu’il respire toutes les passions de l’enfer. A ses pieds sont entassées les richesses de la terre qu’il distribue à ses adorateurs, et, au seuil du temple, des bourreaux tranchent la tête aux deux prophètes. Mais déjà dans les airs plane l’ange armé du glaive qui va précipiter l’imposteur, au moment où il tentera de s’enlever au ciel. Ces images n’ont rien de plus hardi que le poëme dans lequel Jacopone de Todi voulut peindre d’un seul trait toutes les erreurs de son temps, et qu’il intitula le Combat de l’Antechrist. « C’est maintenant l’heure de savoir qui aura du courage : la tribulation prédite approche de tous côtés ; je la vois éclater comme la foudre. La lune s’est obscurcie, et le soleil voilé de ténèbres : je vois tomber les étoiles du ciel. L’antique serpent semble déchaîné ; je vois à sa suite le monde entier: il a bu les eaux de toute la terre, il pense engloutir le fleuve du Jourdain, et dévorer le peuple du Christ. —Le soleil, c’est le Christ qui ne fait plus de signes pour fortifier ses serviteurs. Nous ne voyons plus de miracle qui soutienne la fidélité du peuple les mauvais en font un sujet de doute ; ils nous insultent méchamment, et les raisonnements vrais ne peuvent les entraîner. —La lune aussi s’est faite obscure, elle qui autrefois éclairait le monde dans la nuit ;
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