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qu’elle veuille revenir, lui faut-il dire que vous pardonnez ? »

LE CHRIST. « Dites à mon épouse qu’elle revienne, qu’elle ne me fasse point souffrir une mort si douloureuse. Pour elle je veux mourir, tant je suis épris d’amour. Avec grande joie je lui pardonne, je lui rends les ornements dont je l’avais parée. De toutes ses félonies je n’aurai plus souvenir. »

LES ANGES. « Âme pécheresse, épouse du grand époux, comment ton beau visage est-il plongé dans cette fange ? et comment donc as-tu fui celui qui t’accorda tant d’amour ? »

L’ÂME. « Quand je songe à son amour, je meurs de honte. Il m’avait mise en grand honneur où suis-je tombée maintenant ? Ô mort douloureuse comment donc m’avez-vous environnée ? »

LES ANGES. « Pécheresse ingrate, retourne à ton Seigneur. Ne désespère point : pour toi il meurt d’amour. Ne doute pas de son accueil, et ne tarde plus. »

L’ÂME. «  Ô Christ miséricordieux où vous trouverai-je, ô mon amour ? Ne vous cachez plus, car je meurs de douleur. Si quelqu’un a vu mon Seigneur, qu’il dise où il l’a trouvé. »

LES ANGES. « Nous l’avons trouvé suspendu à la la Croix, nous l’y avons laissé mort, tout brisé de coups. Pour toi il a voulu mourir. Il t’a achetée bien cher.  »