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trant à la terre « Voilà, direz-vous, le maître de notre réparation. »

LE POËTE. « Notre Rédempteur très-doux a parlé pour nous à la Justice. »

LA JUSTICE. « Seigneur, s’il vous plaît de payer la dette que l’homme a contractée, bien le pouvez vous, puisque vous êtes Dieu, et homme cependant. Vous seul me pouvez contenter, et volontiers avec vous j’en fais l’accord. »

LA MISERICORDE. « Seigneur, l’infirmité de l’homme est si grande, qu’en aucune manière’ il ne pourra guérir, si vous ne revêtez les faiblesses de quiconque est, fut et sera dans tous les siècles. Ainsi me consolerez-vous, mort malheureuse qui ai tant pleuré.  »

LE CHRIST. « Tu demandes sagement, et je te veux contenter. Je suis enivré d’amour à ce point que je me ferai réputer pour insensé si misérable est le rachat que je vais conclure, si grande la rançon que je paye. Afin que l’homme sache combien je l’aimai, pour son péché je veux mourir. »

A la prière de la Miséricorde, le Christ prépare un bain où l’homme souillé retrouvera sa première blancheur. Mais la Justice veut mettre la main au divin remède et l’homme n’entre au bain du baptême qu’en renonçant au démon. Puis est instituée la confirmation, puis l’eucharistie et les autres Sacrements, et dans chacun d’eux le Christ fait la