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Il est temps que, l’âme purifiée prenne l’essor, et qu’elle s’élève par le mérite jusqu’à ces hauteurs où Dieu ne pourra plus lui refuser sa lumière. C’est ici que les mystiques ont coutume de dresser l’échelle des vertus. Ils la composent des sept dons du Saint-Esprit, des quatre vertus cardinales que les philosophes ont connues, et des trois vertus théologales qui font les saints. L’échelle que Jacopone a conçue ressemble à celle que rêva Jacob, appuyée sur la terre et se perdant au ciel : mais son bois, mouillé des rosées divines, a poussé des feuilles et des fruits. Au premier degré se tiennent la Crainte et l’Humilité, commencement de toute perfection au second, la Pauvreté et la Largesse, qui ont en commun le mépris des trésors périssables ; au troisième, la Pitié et la Compassion au quatrième, l’Obéissance et l’Abnégation ; au cinquième, la Tempérance et la Justice avec la balance et le glaive le sixième échelon porte le Conseil aux cheveux blancs, et la Sagesse, un livre ouvert sur ses genoux le septième appartient à la Chasteté et à


    Damien sur la puissance des larmes : De perfectione monachorum, cap. XII : « Lacrymarum quippe mador animam ab omni labe purificat, et ad proferenda virtutum germina nostri cordis arva fecundat. Lacrymae porro quo a Deo sunt, divine exauditionis tribuna fiducialiter adeunt, et impetrantes prœsto quod petunt, de peccatorum nostrorum certa remissione confidunt. Lacryma sunt in fœderanda inter Deum et hommes pace sequestres, et veraces sunt atque doctissimae in qualibet humanae ignorantiae dubietate magistrae IV, 33 :

    Udite una tenzone
    Ch’ è fra l’ anima e ’l corpo.