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Jérusalem céleste est représentée dans tout son éclat, sans omettre ni les portes, resplendissantes, ni les anges commis à leur garde, ni l’arbre de vie figuré par le palmier, ni le fleuve qui forme ordinairement la bordure du tableau. Souvent aussi les patriarches et les apôtres y sont peints sous les traits de vingt-quatre grands vieillards tout blancs, qui étendent les bras pour offrir au Christ leurs couronnes, pendant qu’on, voit s’avancer une longue procession de vierges et de martyrs richement vêtus, et portant des palmes dans leurs mains. Voilà ce que Frà Jacomino avait pu admirer à Saint-Jean de Latran, à Sainte-Praxède, s’il avait visité Rome ; à Saint-Apollinaire le Neuf, de Ravenne enfin, sans sortir de sa province, à Saint-Marc de Venise, et dans bien d’autres églises maintenant détruites sur cette terre d’Italie où l’on a tant bâti, mais encore plus renversé. Ce qu’il y voyait s’expliquait pour lui par des interprétations enseignées dans toutes les écoles, prêchées dans toutes les chaires.[1]

  1. Apocalyps., cap. XXI et XXII. Au chapitre I, verset 20, l’apôtre interprète lui-même une partie de sa vision : « Septem stellae angeli sunt septem Ecclesiarum ; et candelabra septem septem Ecclesiae sunt. » Voyez le commentaire d’André de Césarée, au tome V de la Bibliotheca Patrum maxima. Quant à celui de saint Victorin, on a lieu d’y soupçonner des interpolations qui dateraient du sixième siècle. Sur les mosaïques de Rome et de Ravenne, Ciampini, Vetera Monumenta tom. I et II ; Fabri, Memorie sagre di Ravenna. Diaeta salutis, au tom. VI de l’édition déjà citée des Œuvres de saint Bonaventure, tit. X, cap. v : « Fides etiam debet