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Assurément il est beau de voir dans un espace si restreint, et en des temps si mauvais, tant de courage, tant de charité, tant de dévouement pour le service des vérités éternelles. Mais il se trouve de plus que cette terre classique de la sainteté devient celle de l’art chrétien. Les tombeaux des serviteurs de Dieu sont autant de semences qui perceront le sol, et en feront sortir des monuments. La foi, qui transporte les montagnes, élève ces cathédrales, ces montagnes de marbre, toutes ciselées, toutes peintes, toutes retentissantes du chant des hymnes. Il suffit qu’un lieu soit marqué de quelque grand souvenir religieux, pour qu’une basilique s’y ouvre comme un atelier sanctifié par la prière, où les ouvriers se formeront dans le silence, dans l’oubli des applaudissements de la foule, dans l’habitude de considérer l’art comme un culte, et de le traiter avec respect. Nous savons déjà quelle génération de peintres et d’architectes croissait sous les portiques sacrés d’Assise. Vers le même temps, un prêtre de Bolsena ayant eu le malheur de douter de la présence réelle tandis qu’il célébrait, l’hostie saigna entre ses mains, les lin-