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tout épineuse, qui n’eut besoin que d’être touchée par l’ascétisme catholique pour germer et fleurir. Enfin, je me suis agenouillé au saint tombeau, sous cette voûte d’azur étoilée d’or qui le couronne, et qui fut le premier ciel où la peinture renaissante essaya son vol. C’est là qu’acheva de se préciser la pensée de ce petit livre. Tout mon dessein se déroulait dans les réflexions suivantes, qui m’accompagnaient au sortir d’Assise, à mesure que je voyais fuir les blanches murailles du Sagro Convento, la ville qui dort sous sa garde, et le coteau qu’elle domine, doré des derniers rayons du soleil.

Si l’on considère l’Italie au moyen âge, on y remarque un espace comprenant la Toscane, l’Ombrie et le nord du patrimoine de saint Pierre : c’est là que rayonna pendant trois cents ans le plus vif éclat de la sainteté chrétienne. À Florence, c’est Jean Gualbert, le père des solitaires de Vallombreuse, et en même temps le véritable fondateur des libertés publiques, par les combats qu’il livra aux évêques simoniaques. C’est saint Philippe de Benizzi et ses compagnons, déposant l’épée dans un siècle de sang, pour instituer la charitable compagnie