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la destruction des idoles érigées sur les domaines des particuliers : « Et parce que les paroles de l’Évangile, des prophètes ou des apôtres, lues par le prêtre, à l’autel, énoncent la loi de Dieu qui veut être appuyée de la puissance des rois, défenses sont faites de passer tes nuits dans l’ivresse, avec des chants voluptueux et des danses de femmes, selon la coutume des païens[1]. » Bientôt après, Clotaire ler sanctionne, non-seulement les commandements de Dieu, non-seulement l’indépendance de l’Église, mais la tutelle qu’elle devait exercer dans l’intérêt des faibles. Il ordonne que les évêques surveilleront la justice qui doit être rendue aux Romains selon le droit romain, aux barbares selon les coutumes barbares ; et qu’en l’absence du prince, ils corrigeront les erreurs des juges. Cette autorité nouvelle de l’épiscopat se fait sentir dans les canons du concile de Paris, où soixante-dix-neuf évêques assemblés en 614, après avoir revendiqué les immunités ecclésiastiques, portent une main hardie et bienfaisante sur le temporel, en condamnant les guerres privées, en défendant aux juges de punir aucun accusé sans l’entendre, et d’obéir aux volontés du prince contre la

  1. Gregor. Turon., VIII, IX, X. Epistola Childeberti I, ap.Pertz, Monumenta, t. III : « Ut quicumque admoniti de agro suo ubicumque fuerint simulacra constructa, vel idola daemoni dedicata ab hominibus, non statim abjecerint, vel sacerdotibus haec destruentibus prohibuerint, datis fide jussoribus non aliter discedant, nisi nostris obtutibus praesentatur. »