bout à l’autre de la première race, qui la montrent florissante sous Pépin le Bref, ne la laissent pas périr sous ses successeurs. Ansegise, abbé de Fontenelle, est recommandé dès l’enfance au glorieux Charles, conduit à la cour, « et instruit de toute la science divine comme de toute la philosophie humaine. » Aldric, évêque de Sens, avait étudié les arts libéraux et la doctrine sainte avec tant de succès, qu’ayant un jour défendu la foi chrétienne contre quelques incrédules en présence de Louis le Débonnaire, son éloquence ravit l’empereur, qui l’établit précepteur du palais. Mais pourquoi relever un à un ces indices qui prouvent sans éclairer, quand nous avons l’image toute vivante et l’âme même de l’école dans les récits du moine de Saint-Gall, et dans la correspondance d’Alcuin[1] ?
On a trop dédaigné le moine de Saint-Gall. Il écrit à la fin du neuvième siècle, au moment où la puissante abbaye, bien loin d’être plongée dans ces
- ↑ Duboulay voit dans l’école du palais le commencement de
l’Université. Cette opinion, combattue par les auteurs de l’Histoire
littéraire, ne pouvait se soutenir. Mais les auteurs de l’Histoire
littéraire (t. IV, p. 10) reconnaissent l’existence de l’école palatine,
et les textes suivants la prouvent déjà.
Vita S. Ansegisi Fontanellensis, Mabillon, A. SS. 0. S. B., sec. IV, p. 631 : « Non multo post ad palatium eum perducens, in manus gloriosissimi regis Caroli commendare studuit. » Il y acquis une grande instruction : « ’Omni scientia divinae scilicet atque humanae philosophiae sufficienter instructus. »
Vita S. Aldrici Senonensis, ibid., p. 568 : « A parentibus traditus in liberalibus studiis erudiendus, mirabiliter coepit proficere… imperator Augustus eum praeceptorem palatiuum instituit. »