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leur manque presque rien pour atteindre le comble de la perfection. Ayez donc soin d’appliquer les vôtres à l’étude autant qu’il est en vous, les pressant tantôt par d’affectueux conseils, tantôt par de sévères reproches et, s’il en est de pauvres dans le nombre, excitez-les en les aidant de vos secours. Si vous ne pouvez en attirer d’autres, du moins, parmi ceux qui sont attachés au service de votre église, vous pouvez instruire ceux que vous jugerez capables. Et qui croira en effet que, dans une si grande multitude soumise à votre gouvernement, on ne puisse trouver personne à instruire ? Tous ceux qui vous connaissent pour disciple du martyr saint Boniface attendent de vos efforts le plus grand fruit. Préparez-vous donc désormais, aimable père, à redoubler de soin pour nourrir vos fils dans les arts libéraux, afin de satisfaire ainsi à notre plus ardent désir, et de mériter la récompense éternelle[1]. »

Circulaire pour la restauration des écoles.

Il ne faut pas mépriser ce premier acte de Charlemagne. On y reconnaît déjà le coup d’œil du génie à qui rien n’échappe qui sait dans quel coin du royaume et sous quel maître deux clercs ont étudié. On aime la respectueuse hardiesse de ce jeune roi, rappelant au vieil évêque une partie de

  1. Cette lettre de Charlemagne, tirée d’un manuscrit de l’abbaye de Saint-Martial, a été publiée par l’abbé Lebœuf dans le supplément à sa Dissertation sur l’état des sciences sous Charlemagne, Dissertations sur l’hist. ecclésiast., p. 370 et suiv.