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bussent à ta santé des Anglo-Saxons une coupe de son meilleur vin<ref>< Vita Alchuini; Wright, Biographia Anglosaxon period.Lingard, History and antiquities of the Anglosaxon Church Lingard, 205 ; Ampère,Histoire littéraire t III, ch. IV Ampère a relevé avec beaucoup de force et de justice le caractère le caractère de tolérance qu’Alcuin porte dans sa controverse avec Elipand, et dans ses belles lettres sur les conversions forcées des Saxons./ref>.

Deux caractères de son enseignement.

Les Francs devaient cette reconnaissance à un peuple qui leur donnait le plus illustre de ses maîtres. Si Alcuin fut inférieur à Bède comme écrivain, s’il eut moins de nouveauté et moins de charme, il le surpassa peut-être comme instituteur des barbares dans l’exercice de cette grande fonction, dont nous ne comprenons assez ni les difficultés ni les services. Il eut les deux passions que voulait une tâche si difficile : la passion des livres et celle de l’enseignement. Il honorait l’antiquité d’un culte patient et scrupuleux, s’attachant à la correction des manuscrits, ne croyant pas son temps perdu, s’il l’employait à rétablir l’orthographe et la ponctuation d’un texte altéré. Au moment où il apprenait le couronnement de Charlemagne à Rome, il ne trouvait pas de présent plus digne du successeur des Césars qu’une Bible exactement corrigée de sa main. Ses avertissements pressaient l’ardeur des copistes, propageaient les règles de la saine critique, et peuplaient les bibliothèques. En même temps, cet homme infatigable, qui professa jusqu’au dernier soupir, ne