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prince, aux premiers honneurs de l’école. Mais, d’une part, un édit de Lothaire, rendu en 825, pour le rétablissement des écoles d’Italie, commence par celle de Pavie, où professe le grammairien Dungal et tout s’accorde à faire reconnaître sous ce nom le savant Irlandais qui réfuta les erreurs théologiques de Claude de Turin. S’il enseignait en 825, il put occuper une chaire avant 814, c’est-à-dire avant la mort de Charlemagne ; et nous retrouvons celui des deux étrangers qui fut chargé d’instruire la jeunesse italienne. L’autre reparaît en la personne de l’Irlandais Clémens, auteur d’un traité des Parties du discoursqui nous est parvenu, et qui nous fait pénétrer dans le secret de son enseignement. Il y recueille, en effet, les traditions de cette latinité philosophique dont l’Irlande s’était éprise. Il en emprunte les règles au faux Virgile il cite tous les maîtres préférés des docteurs d’Aquitaine, Glengus, Galbungus, Énée, Virgile l’Asiatique. Si, comme on a lieu de le croire, Clémens succéda quelque temps au sage Alcuin dans la direction de l’école du palais, on comprend la mauvaise humeur de celui-ci, lorsqu’à son retour il se plaignait des étrangers qui avaient porté le désordre dans l’enseignement, et qu’il disait « J’avais laissé des Latins à la cour, je ne sais qui l’a peuplée d’Égyptiens.[1]

  1. Monachus Sangallensis, lib. t, c.I, II, III. Le récit du moine de Saint-Gall est rejeté comme une fable par Tiraboschi (Storia