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bitudes qu’Aldhelm et ses contemporains avaient héritées des rhéteurs d’Aquitaine. Ainsi les religieux de Fulde échangèrent leurs noms germaniques contre des noms latins plus doux à leurs oreilles ; et comme Willibrod s’était appelé Clémens, et WInfried Boniface, trois moines du neuvième siècle, Hatto, Brunn et Rechi, se font nommer Bonosus, Candidus et Modestus. Ainsi encore Rhabanus Maurus pousse aux derniers raffinements l’art des acrostiches dans son livre des Louanges de la Croix. Cependant cet écrivain laborieux, qui traita de toutes choses, peut être considéré comme la maître de l’Allemagne. En même temps que lui, Fulde nourrissait Loup de Ferrières, qui appartient à la France, dont la vie se passe à débattre des questions de grammaire et de prosodie, à faire venir des livres d’Angleterre et d’Italie, et qu’on prendrait à la lecture de ses écrits pour un bel esprit de la renaissance, venu six siècles trop tôt, si nous ne commencions à soupçonner qu’il n’y eut jamais de renaissance pour les lettres, qui ne moururent jamais[1].

Ce qu’il faut penser des siècles barbares.

Toutefois, en nous engageant dans les recherches dont la nouveauté nous attirait, mais dont nous connaissions le péril, nous n’avons jamais voulu

  1. Brower, Antiquitatum Fuldensium, libri IV. Versus Alcuini pro scriptorio Fuldensi. Lupus Ferrariensis, epist. 6. Vita S Eligi. Rhabanus Maurus, de Laudibus sanctae Crucis. Cousin, Ouvrages inédits d’Abélard introduction. Kunstmann, Rhabanus Maurus.