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d'huile d’Irlande, pendant que les convives s’abreuvent, à larges coupes, de bière et de lait. On reconnaît aussi l’habitant des derniers rivages du monde, accoutumé à contempler des mers sans fin, quand il représente les grandes lames de l’Océan, la marée expirant sur les écueils, les monstres des eaux qui se poursuivent et s’entre-dévorent dans l’abîme, et quand, pour exprimer tout ce qu’il y a d’attrayant et de terrible dans cette vue de l’immensité « Si tous les habitants de l’univers, dit il, pouvaient venir au bord de la mer en considérer les profondeurs, un vertige soudain les précipiterait dans ce cloître de la mort. » Mais toutes les habitudes de la vie savante reparaissent, et tous les raffinements de la grammaire et déjà rhétorique sont mis en œuvre, quand il faut peindre l’école, le réveil du maître et la foule des disciples qui l’entourent : « Considérez la colonie philosophique, voyez de près les princes des lettres. Les uns félicitent le maître qui a goûté un salutaire sommeil dans le cloître de sa poitrine, et qui le goûterait encore, si l’ardeur du rouge Phébus ne fût venue arracher ses paupières aux charmes du repos.-Pourquoi, lui crient les écoliers, viens tu nous assourdir du tonnerre de ta parole, et troubler de tes discours les cavernes de nos oreilles ? Nous avons passé dans la veille et dans l’étude tout le temps que la nuit a sillonné de sa charrue les plaines du ciel. Cependant, tu livrais