famina). On y prend sur le fait l’écolier barbare qui se proposa de produire un modèle achevé du genre, et qui crut se montrer grand comme les dieux des anciens, en marchant comme eux entouré de nuages. Il commence par un hommage à ses maîtres « Le vin nouveau de la science, s’écrie-t-il, réveille mon cœur dans la caverne qu’il habite. Mes poumons secouent leur tristesse ; mais je contiens dans les artères de ma poitrine la tempête de ma joie, quand je vois les insignes gardiens de la philosophie qui offrent aux gosiers altérés l’onde pure d’un langage élégant, et qui manient sans crainte les vipères du syllogisme. » Après ce beau début, il invite au combat les athlètes de la palestre littéraire déjà trois lutteurs sont tombés sous ses coups, et il n’a peur de personne, car il connaît, dit-il, les douze idiomes qui divisent la langue d’Ausonie. C’est l’exorde d’une sorte de poëme en prose, où l’auteur décrit le cours ordinaire du jour, les spectacles de la mer et du ciel, enfin les scènes principales de la vie humaine. Au milieu de ce labyrinthe de périphrases, de métaphores, d’obscurités volontaires, l’homme du Nord se trahit cependant plus d’une fois par la nouveauté des images et par la sauvage vérité des mœurs. On surprend bien la barbarie toute nue dans le récit de ces chasses qui forcent le sanglier au fond de son repaire, de ces festins gigantesques qui font plier les tables sous le poids des viandes arrosées
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