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sagesse mondaine, mais brillant de l’éclat des vertus, et il a fait de Maximin un modèle de sagesse ; car, pendant que les disciples de la philosophie païenne portent aux nues leurs maîtres, louant dans Pythagore la connaissance de la nature, dans Socrate la pureté des mœurs, dans Platon la science des choses divines, il serait indigne de la foi chrétienne de laisser celui qui fut notre philosophe dans les ténèbres de l’oubli[1]. »

Toutefois la doctrine commune de l’Église ne fut jamais de répudier la tradition des lettres classiques. A chaque époque, on trouve en présence deux écoles : l’une qui rabaisse l'antiquité, comme Hermias dans ses invectives contre les philosophes du dehors ; l’autre qui la relève, comme Clément d’Alexandrie et saint Basile. La dernière a pour elle le plus grand nombre et les plus grands noms. Saint Jérôme et saint Augustin ne peuvent se défendre de citer Virgile ; peu à peu la quatrième églogue fait absoudre le poëte des amours

  1. Vita S. Maximini abbatis s Micianensis, Mabillon, A. SS. O.S.B., 1, 581 Mabillon croit cet écrit du commencement du septième siècle, sauf les dernières pages, qui laissent soupçonner quelques interpolations. Prologus « Plures fuisse sectas quae sapientiam profiterentur inter eos quos prisca secula pepererunt, manifestum est ;sed inter omnes illi judicati sunt summam sapientiae~ attigisse, qui trivium illud terrere conati sunt in quo requiritur
    Divinarum humanarumque peritia rerum ;
    quod constat in physica et ethica et logica, » etc. C’est encore au P. Pitra (Histoire de S. Léger, p. 65) que je dois l’indication de ce beau passage.