Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/515

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trempées, des motifs plus impérieux, qui fissent. de la conservation des lettres, non plus une satisfaction de vanité, mais une affaire de conscience. C’est précisément parce que l’étude a cessé d’être un jeu d’esprit pour devenir un devoir d’état, parce que la poursuite du bien fait oublier la recherche du beau:c’est dans ce triomphe de’la pensée sur la forme que je vois, non la fin, mais le commencement d’une littérature véritable. Il est vrai que tous les genres littéraires connus des anciens disparaissent, que tous les moules que l’art classique avait modelés se brisent ; mais l’inspiration qui les animait ne s’évanouira pas, elle saura trouver ailleurs des organes et des types nouveaux. Je m’en assure en lisant le prologue d’une Vie de saint Maximin, abbé de Mici, écrit par un moine anonyme du septième siècle, où je retrouve toute la sévérité, et, si l’on veut, toute l’intolérance de saint Ouen ; mais aussi toute la verve d’un homme qui n’est pas disposé à laisser dormir l’esprit humain, et qui, en réprouvant les philosophes au nom de la philosophie.

Prologue de la vie de S. Maximin

« On sait que, parmi les hommes des siècles anciens, plusieurs sectes ont fait profession de sagesse. Mais, entre tous, ceux-là ont paru atteindre le comble de la sagesse, qui ont pénétré dans ce trivium où est contenue la connaissance des choses divines et humaines, je veux dire la physique, l’éthique et la logique, ou pour parler