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Childebert, portée sur des colonnes de marbre, illuminée de vitraux qui retiennent captifs les rayons du soleil. « Au. fond de l’abside, saint Germain siége entouré de ses prêtres et de ses diacres au blanc vêtement ; guidant les deux chœurs qui répètent les chants de David, gouvernant du regard et du geste, d’un côte les vieillards, de l’autre les jeunes gens. » Ces jeunes gens, recrues du sanctuaire, recevaient du pontife les premières leçons des sciences divines et humaines ; c’est l’, aveu de l’évêque Bertramm, le même que Fortunat félicitait de ses vers pompeux, et qui s’honorait de compter parmi les plus chers élèves du bienheureux Germain. On ne peut se défendre de s’arrêter avec respect à ces humbles origines de l’enseignement public dans une ville qui devait voir, au treizième siècle, des milliers d’étudiants se presser aux pieds de ses docteurs[1].

  1. Epistola Remigii ad Fulconem ep. apud Duchesne. En ce qui concerne S. Césaire, Vita S. Egidii, Epistola Floriati ad Nicetium : « Ipse mihi latinis elementis imposuit alphabetum. » Epistola S. Gregorii ad Desiderium episcopum (Lib II, 54). Saint Grégoire trouve mauvais que Didier enseigne la grammaire, et que les mêmes lèvres répètent les louanges de Jupiter Quia in uno se ore cum Jovis laudibus, Christi laudes non capiunt. » Ce passage prouve que l’enseignement de la grammaire, tel qu’il se continuait it dans les écoles épiscopales, comprenait la lecture et l’interprétation des poètes. Il n’en faut pas conclure que S. Grégoire se déclarait l’ennemi des lettres car il pouvait penser qu’en présence des désordres qui déshonoraient l'Eglise des Gaules, à la fin du sixième siècle, un évêque avait des devoirs plus pressants que d’expliquer Ovide ou Virgile. Ses paroles n'ont rien qu’on ne voie dans une lettre de S. Grégoire de Nazianze, cet élève si savant et si poli des