taine en feu, et dont je trouve la trace encore brulante dans les écrits du grammairien Virgile. Un barbare appelé Gondowald, qui se donnait pour fils du roi Clotaire, après un long séjour à Constantinople, avait débarqué à Marseille et, gagnant les montagnes d’Auvergne, il s’y était fait élever sur le pavois par une troupe de nobles à la tête desquels paraissait Bladastes, chargé d’un commandement militaire dans la Gaule méridionale. L’armée du prétendant, grossie par le succès et par l’espoir du pillage, envahit l’Aquitaine par le nord, réduisit en son pouvoir Périgueux, Angoulême, Agen, et, à la fin de 584, vint mettre le siège devant Toulouse. A l’aspect des bandes innombrables qui pressaient les remparts de la cité, deux partis se déclarèrent, l’un pour la résistance, l’autre pour la soumission. Leur division livra les portes à l’ennemi, les trésors de Rigonthe à Gondowald, et la ville entière aux violences d’une armée victorieuse. Le souvenir de cette guerre civile ne pouvait s’effacer le maître de Virgile, le grammairien Enée, en avait écrit l’histoire, ou plutôt, disait-il, la déplorable tragédie, dans ce langage emphatique et figuré dont l’école de Toulouse gardait le secret. Il l’avait appelé la seconde guerre de Mithridate, et commençait en ces termes : « En ce temps-là, Blastus, Phrygien d’origine, vint du Nord, sa patrie ; il entra dans Rome avec une troupe de Germains,
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