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de leur courage, qui veulent défendre la science des philosophes en attaquant l’autorité de la sagesse hébraïque, parce qu’ils la trouvent vieille et inculte. Pour lui, fidèle aux saines maximes des Pères, il ne juge pas que ce soit trop pour éclairer le monde des deux lumières de la foi et de la raison. Il loue l’Église de la coutume qu’elle garde, selon la tradition apostolique, « de conserver séparément les écrits des philosophes païens et ceux des chrétiens. Car, voyant que les hommes nourris dans les études libérales et dans les lettres séculières, en se faisant chrétiens, avaient besoin de conserver l’habitude de la science considérant d’ailleurs qu’on ne pouvait les arracher à leurs travaux accoutumés et qu’enfin des hommes éloquents rendraient le service de commenter et de relever les livres de la sagesse divine, si, en se convertissant au Seigneur, ils persévéraient dans l’exercice de l’éloquence : les docteurs de l'Eglise décidèrent prudemment qu’on ferait deux bibliothèques, l’une pour les livres des philosophes chrétiens, l’autre pour les écrits des gentils, de peur que, si l’on confondait les infidèles avec les fidèles, il n’y eût pas de distinction entre ce qui est pur et ce qui ne l’est pas. » Ce témoignage est considérable, comme preuve de la tolérance de l’Église à l’égard des écrivains païens : il éclaire d’un jour nouveau l’époque du grammairien de Toulouse. On assiste aux derniè-