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Ravenne, un Virgile archevêque d’Arles, sans parler de Virgile que nous avons vu porte au siége de Salzbourg. Ceux qui se vouaient aux lettres, à l’Église, aux soins de l’État, n’hésitaient point a faire d’autres emprunts à l’antiquité. Et quand notre grammairien cite Homère, Caton, Térence, Varron, Cicéron, Horace, Lucain, gardons-nous de croire qu’il s’agisse des grands écrivains classiques nous n’avons affaire qu’aux maîtres de grammaire, parés de ces noms pompeux qu’ils mettaient volontiers sur le voile de pourpre suspendu comme une enseigne à la porte de leurs écoles[1].

Il est vrai que ces écoles rivalisaient d’activité, d’opiniâtreté, avec celles qui firent la gloire d’Alexandrie, de Rome et de Milan. Virgile avait assisté, dans sa jeunesse, à une assemblée de trente grammairiens réunis pour traiter des intérêts de l’art. On y décida que rien n’était plus digne d’occuper les méditations des savants que la conjugaison du verbe, dont l’emploi dominait toute la syntaxe latine..Lors de ces délibérations communes qui réunissaient tous les maîtres, ils se divisaient en deux sectes vouées à des disputes éternelles.

  1. Maii Praefatio, VII, VIII, et sqq. Virgilius, p.32 « Gallus noster, » p. 44 « Multi nostrorum maxime Gallorum in quibusdam Gallorum nostrorum sçriptis.» Abbo Florianensis, apud Mai, t. V, 349 « Licet Virgilius Tolosanus in suis opusculis asserat.» Maii Praefatio, XIV: Auctores apud Virgilium grammaticum memorati Les auteurs cités sont au nombre de quatre-vingt-sept.