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gile l’Asiatique. Virgile l’Asiatique fut le disciple du premier, homme d’un grand génie, si prompt à rendre service, que jamais la parole de celui qui l’appelait ne le trouvait assis. Tout enfant je l’ai connu, et de sa main il me traçait des leçons. Il était souverainement honoré en Cappadoce, d’un commerce très-doux, versé dans les sciences physiques, dans le comput de la lune et des mois. Il expliquait à ses écoliers le bruit du tonnerre par un vent qui souffle plus haut que tes autres, et qui se fait entendre à des moments marqués. J’ai aussi connu l’Espagnol Histrius, qui a porté tout l’éclat de son éloquence dans ses livres d’histoire. Grégoire l’Égyptien s’était appliqué avec zèle aux lettres grecques ; il avait composé une histoire de la Grèce en trois mille livres. Balapsitus de Nicomédie, mort il y a peu de temps, avait traduit en latin des livres de notre loi, que j’avais en grec. Il y eut aussi trois Julien, l’un en Arabie, l’autre en Inde, le troisième en Afrique, qui furent les précepteurs de mon maître Énée, et dont il recueillit les livres, grâce à l’art qu’il avait d’écrire en notes. J’y trouva qu’à peu près au temps du déluge il y eut un grand homme du nom de Maro, dont les siècles ne suffiront pas à célébrer la sagesse. C’est en mémoire de lui qu’Enée a voulu m’appeler du nom que je porte. Car, remarquant les grandes dispositions qui étaienten moi : Celui-ci