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traces de ceux qui s’y enfoncèrent avant lui. Il résume donc en vingt livres les principes des sept arts libéraux, ceux de la médecine, de la jurisprudence, de la théologie, de l’histoire naturelle, de l’agriculture et des arts mécaniques. Les citations des écrivains grecs et latins sont innombrables et l’ouvrage, annoncé comme un dictionnaire, devient une encyclopédie, le sommaire d’une lecture immense, et pour ainsi dire le dépouillement d’une bibliothèque dont la moitié aurait péri pour nous, si l’évêque de Séville n’en avait sauvé les faibles restes. Le moyen âge connut tout le prix de ce travail, et c’est pourquoi il ne se lassa pas de reproduire le livre des Origines, comme celui des Institutions divines et humaines, comme tous les écrits où il trouvait les sept arts des anciens. Le rude génie de ces temps ne se lassait pas de tant de répétitions ; et, comme l’enfant auprès du puits, il comprenait que la corde devait souvent repasser sur la pierre pour l’entamer. Isidore de Séville compte avec Cassiodore et Boëce parmi les instituteurs de l’Occident: ils forment ensemble comme une chaîne d’hommes qui d’une part touchent à l’antiquité, et, de l’autre, s’avancent jusqu’au plus profond de la barbarie, se passant de main en main le flambeau. Isidore mourut en 656 : ses disciples continuent l’école espagnole pendant que les Anglo-Saxons commencent, et que de loin on voit venir Bède et Alcuin pour soutenir la lumière, et pour