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chès sur l’aspiration, Phocas sur la différence des genres : car j’ai mis tout mon zèle à recueillir leurs écrits. Ajoutons à ces soins l’art des ouvriers qui savent couvrir les livres, afin que la beauté des saintes lettres soit rehaussée de l’éclat du vêtement, imitant en quelque sorte la parabole du Seigneur, qui invite ses élus au festin du ciel, mais qui les veut parés de la robe nuptiale. » Voilà des paroles bien pompeuses pour recommander aux moines de transcrire des manuscrits, de les collationner, de les relier : elles touchent cependant, quand on songe aux générations de copistes qu’elles suscitèrent ; et on ne peut considérer sans respect ce savant vieillard qui, voyant venir avec l’invasion lombarde des siècles terribles, ne pense qu’à la conservation des livres, et qui, à l’âge de quatre-vingt-treize ans, écrit encore un traité d’orthographe[1] .

Les écoles du temps des Lombards.

C’était vers l’an 575 et cette puissante institution de l’enseignement public, dont les racines tenaient aux traditions municipales des cités, devait

  1. Cassiodore, de Institutione divinarum Scripturarum, lib. 1, 27, 28, 30 « Felix intentio, laudanda sedulitas, manu hominibus praedicare, digitis linguas sperire, salutem mortalibus tacitam dare. uno itaque loco situs, operis sui disseminatione per diversas provincias vadit. In locis sanctis legitur labor ipsius audiunt populi unde se a prava voluntate convertant. Arundine currente verba cœtestia describuntur, ut unde diabolus caput Domini in Passione fecit percuti, inde ejus calliditas possit exstingui. » Cf. cap. XXIX De positione monasterii Vivariensis Cf. Tiraboschi, Storia della letteratura italiana, t. V, lib I; cap II.