même époque, on montrait l’antique statue de Janus debout dans son temple et, dans un arsenal, au bord du Tibre, le vaisseau d’Énée garni de toutes ses rames. Un peuple si attaché à ses traditions ne pouvait pas laisser périr l’enseignement qui les consacrait. La politique de Théodoric rendait au sénat son ancienne majesté:elle relevait les magistratures, restaurait les aqueducs et les théâtres : comment eût-elle souffert la ruine des études ? Une lettre d’Athalaric au sénat ordonne le payement régulier du salaire alloué aux professeurs publics « Car, dit le prince, c’est un crime de décourager les instituteurs de la jeunesse. La grammaire est le fondement des lettres, l’ornement du genre humain, la maîtresse de la parole : par l’exercice des bonnes lectures, elle nous éclaire de tous les conseils de l’antiquité. Les rois barbares ne la connaissent pas ; elle demeure fidèle aux maîtres légitimes du monde. Les armes sont dans les mains des autres nations, l’éloquence seule reste au service des Romains. C’est elle qui embouche la trompette, quand les orateurs engagent le combat dans l’arène du droit civil. Nous voulons donc que chaque professeur, grammairien, rhéteur ou jurisconsulte, reçoive, sans aucune réduction, ce que recevait son prédécesseur ; et, pour ne rien laisser à l’arbitraire des comptables, l’honoraire de chaque semestre sera touché au moment de son échéance. Car, si nous payons des
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