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devaient sortir la science sacrée, la société catholique et tout ce qu’elle fit de grand. Les nations naissantes avaient besoin d’une éducation qui les, rendît fortes, d’une tutelle qui les protégeât contre leurs princes. Mais le clergé arien, nourri dans les palais, dans la faveur des eunuques et des impératrices, n’était pas en mesure de former les hommes. On trouve des évêques à la suite des rois, jamais en lutte avec eux. Au milieu des grands événements dont ils sont témoins, ils n’entrent que trois fois en scène dans les conférences de Vienne, de Carthage, de Tolède, contre les catholiques ; ils y donnent toujours le spectacle de leur impuissance. Il fallait d’autres mains pour conduire les siècles violents du moyen âge. Enfin, les doctrines se perdent aussi par leurs fautes. Celle-ci, dont on a vanté la douceur, mit en feu tout l’Occident. Il ne faut pas, comme on a coutume de le faire, justifier la persécution de Théodorie comme une représaille de l’édit de l’empereur Justin contre l’arianisme ; elle le précéda, et rien n’absoudra jamais le supplice de Boèce[1]. Les Ostrogoths d’Italie

  1. En ce qui touche les véritables causes de la persécution de Theodoric, il faut consulter l’Anonyme de Valois « Qui Eutharicus nimis asper fuit, et contra fidem catholicam inimicus. Exeo enim invenit diabolus locum, quemadmodum hominem bene rempublicam sine querela gubernantem, subreperet. Nam mox jussit ad fonticulos in proastio civitatis Veronensis oratorium S. Stephani, idem situm altarium subverti. Item ut nullus Romanus arma usque ad cultellum uteretur vetuit. » « Symmachus, scholasticus Judœus, jubente non rege sed ty-