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l’eau des Francs par l’imposition des mains et par le saint chrême[1] (i).

Rituel du sacre.

En effet, si l’on compare le rituel d’Egbert avec le plus ancien qui nous soit resté des temps carlovingiens, celui d’Hincmar pour le sacre de Charles le Chauve, on n’en peut méconnaître l’entière ressemblance. Dans l’Église de France comme dans celle d’Angleterre, la cérémonie s’ouvre par le serment du prince Charles le Chauve s’adresse au peuple, et. parle ainsi : « Puisque les vénérables évêques ont déclaré, conformément à votre assentiment unanime, que Dieu m’a choisi pour votre salut, votre bien et votre gouvernement puisque vous l’avez reconnu par vos acclamations ; sachez qu’avec l’aide du Seigneur je maintiendrai l’honneur et le culte de Dieu et des saintes églises que, de tout mon pouvoir et de mon savoir, j’assurerai à chacun de vous, selon son rang, la

  1. M. Lehuerou croit trouver la preuve du sacre de Clovis dans )e testament de Saint Remi, publié par Flodoard mais M. Varin (Archives de Reims t. 1) a prouvé que ces mots « per ejusdem (S. Spiritus) sacri chrismatis unctionem ordinavi in regem,» étaient interpolés. Dans l’empire d’Orient, je trouve bien le couronnement de l’empereur par le patriarche de Constantinople, mais non pas le sacre. Le premier exemple est celui des rois bretons Gildas, p. 27, édition de Stevenson  : « Ungebantur reges, et paulo post ab unctoribus~ trucidabantur. » Vita S. Columbae apud Basnage Thesaurus t.1 « Angelum ad se missum vidit, qui in manu vitreum ordinationis regum habebat librum, » Sur le pontifical d’ Egbert et la parfaite conformité de la liturgie anglosaxonne avec celle de l'Église franque pour le sacre des rois, voyez Lingard,History of the antiquities of the Anglosaxon Church,II,27.