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les hérésies dont le christianisme était déchiré trouvaient des propagateurs. Dès le règne de Constantin, un évêque syrien nommé Audaeus, qui enseignait les erreurs des quatuordécimans et des anthropomorphites, exilé pour sa résistance au concile de Nicée, s’était enfoncé dans le pays des Goths où il avait fondé des églises et des monastères. On louait la piété et l’innocence de ses disciples mais, en prêchant un Dieu corporel et semblable à l’homme, il flattait la grossièreté des barbares et si son enseignement se perpétua, il ne faut pas s’étonner de voir plus tard des prêtres qui sacrifient à Odin et baptisent au nom du Christ. Toutefois les erreurs d’Audaeus ne firent que des prosélytes obscurs une chute plus éclatante devait entraîner toute la nation [1].

En 376, les Huns, traversant les Palus-Méotides, s’étaient précipités sur l’empire, et refoulaient devant eux les flots pressés des peuples germaniques. Les Visigoths de Fritigern, qui avaient éprouvé la puissance de l’empire d’Orient, lui demandèrent un asile. Ulphilas fut leur médiateur, et, accompagné des principaux d’entre eux, se rendit à Constantinople. Il y trouva les ariens tout-puissants, et leur évêque Eudoxius d’Antioche gouvernant le faible esprit de l’empereur Valens. Valens accorda aux Goths une avare hospitalité sur la rive romaine du

  1. Epiphan., Haereses-, 70.