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milices religieuses réorganisées, campées au cœur de la Germanie, y portaient comme une image parfaite de la société catholique, qui attirait et transformait peu à peu les peuples convertis. Ces hommes défiants, qui avaient mis leur sécurité dans l’isolement de leurs habitations, et qui ne pouvaient souffrir le voisinage d’autre, voyaient maintenant s’élever les grandes cités cénobitiqués de Saint-Gall, de Fulde, de la Nouvelle-Corbie. Ils y voyaient cinq cents moines, rassemblés derrière les mêmes murs, dans des cellules contiguës, dans la gêne d’une vie commune. Il n’y avait là que pauvreté, chasteté, obéissance, c’est-à-dire trois sortes de faiblesse. Mais c’était précisément cette faiblesse volontaire, c’était l’abnégation de chacun et l’union de tous, c’était l’esprit de communauté, qui faisaient la force des monastères et l’on s’en apercevait assez par le défrichement des terres environnantes, et par la rapide propagation des lumières et des mœurs chrétiennes. Les hommes imitèrent ce qu’ils avaient sous les yeux ; ils s’accoutumèrent à se rapprocher, à vivre ensemble, par conséquent à se supporter et à se soutenir. Les maisons se groupèrent autour des abbayes, et

    la régularité, de toute la ponctualité, de toute l’obéissance militaire.

    M. Victor Le Clerc, dans un savant mémoire lu à l’Académie des inscriptions, a montre comment les chapitres généraux des ordres religieux donnèrent l’exemple des principaux usages adoptés par les parlements modernes.