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de Mayence (815), d’Aix-la-Chapelle (836), d’Augsbourg (932), rappelèrent ces maximes : les papes ne permirent pas qu’elles fussent oubliées ; elles l’emportèrent enfin. Si les grands sièges de Trèves, de Mayence et de Cologne, si de nombreux évêchés richement dotés exercèrent une puissance temporelle sur leurs territoires ; si les prélats, qui sentaient dans leurs veines le sang des ducs et des empereurs, ne résistèrent pas toujours au plaisir de rompre une lance, du moins la liberté canonique des élections fut sauvée ; l’autorité épiscopale demeura distincte du bras séculier dont elle disposait, et le principe qui mettait l’intelligence au-dessus de la force ne périt pas.

Cependant le doux génie de l’Évangile se faisait place, et des mœurs plus saintes avaient prévalu dans l’Église germanique au commencement du onzième siècle. Un historien de ce temps représente les évêques « occupés du bien des peuples, soutenant de leurs conseils la fortune de l’empire, sans rien relâcher de la rigueur du sacerdoce. Entre tous, s’élevaient les archevêques de Trèves et de Cologne ; Willigise, le fils d’un charron, porté sur le siége de Mayence ; Buchard de Worms, loué dans l’Église pour son zèle à recueillir les saints canons ; Meinwerk de Paderborn, qui fut

    attentare præsumat. » Libellus de ecclesiasticis disciplinis, auctore Reginone Prumiensi, art. 176 « Episcopus, presbyter aut diaconus, canes ad venandum aut accipitres habere non liceat (sic). »