Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/32

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Une chrétienté fondée sur de si glorieux souvenirs ne pouvait tomber. Tandis que plus tard les Goths de l’invasion se laissaient gagner par l’arianisme, on voit une autre partie de ce peuple, restée sédentaire au nord de la mer Noire persévérer dans l’orthodoxie. Deux de ses prêtres, Sounia et Fretila, écrivent à saint Jérôme, et le consultent sur les variantes de la Vulgate et de la version alexandrine. Le solitaire de Bethléem admire ce zèle des Écritures : il ne voit pas sans émotion les blondes armées des Gètes portant avec elles leurs sanctuaires mobiles, et les dressant comme le tabernacle au milieu du camp d’Israël. Saint Jean Chrysostome pressait de ses efforts le grand ouvrage de la conversion des barbares, dont le spectacle le ravissait : il y voyait les prophéties accomplies, et, selon la parole d’Isaïe, les loups devenus dociles et les lions domptés. Par ses soins, les Goths eurent à Constantinople leur Église nationale, et les saints mystères y furent célébrés en leur langue. Ceux qui campaient au nord de l’empire lui envoyaient un diacre chargé des lettres de leur chef, et vou-

    reconnaitre l’étymologie toute germanique : Bathusis, Verkas, Sigitxat, Sverilas, Svimblas. Acta S. Nicetae, ap. Bolland., Septembr. 15. Acta S.Sabae , Boll. April 12. Sozomène, lib. VI, cap. XXXVII; Saint Epiphane,Haeres., 70. S. Ambroise, In Lucam, 2 . Saint Augustin, de Civitate Dei, lib. XVIII, 52. « Rex Gothorum in ipsa Gothia persecutus est Christianos crudelitate mirabili, cum ibi non essent nisi catholici, quorum plurimi martyrio coronati sunt, sicut a quibusdam fratribus qui hinc ibi fuerant et se vidisse incunctanter recordabantur, audivimus.»