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et l’intervention de Robert Guiscard dans la première guerre du sacerdoce et de l’empire. Il semble que chaque grande époque de l’histoire de France, aux temps barbares, doive être marquée d’une invasion, d’une victoire, d’un établissement germanique. Clovis commence la monarchie ; le triomphe de l’Austrasie prépare le règne de Charlemagne les Normands étaient attendus pour fermer la période de la barbarie, et pour ouvrir les siècles brillants du moyen âge. Mais cette gloire n’était promise aux Germains que sous la condition de s’humilier d’abord, de recevoir la foi, la loi, l’enseignement de l’Europe latine.Le baptême d’un peuple n’en achève pas la conversion, il la commence ; il fait entrer les esprits sous la discipline du. christianisme : il faut qu’ils la subissent longtemps avant d’en ressentir les bienfaits. Nous avons dit par quelle succession de grands événements et de grands hommes les peuples du Nord, qui semblaient faits pour le renversement de la chrétienté, y furent pacifiquement introduits. Il reste à pénétrer plus avant, à considérer le changement qui s’accomplit dans les mœurs et dans les intelligences. Nous avons vu des siècles laborieux et des vies héroïques ; il faut étudier maintenant l’essor des institutions et des doctrines ; comment des races barbares, travaillées par l’Évangile, une civilisation sortit, et avec elle tout un empire et toute une littérature.