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Rome des Lombards, et, en renouvelant la donation de Pépin, il fondait la liberté politique de l’Église. Il fondait en même temps sa propre autorité en lui donnant un appui moral, en exerçant avec plus d’éclat qu’aucun de ses prédécesseurs cette fonction de patrice qui n’était plus un vain nom, en acceptant les deux charges qui s’y attachaient, affermir la chrétienté au dedans, l’étendre au dehors et, comme les grands devoirs font les grands hommes, le premier fit de lui un législateur, et le second un héros[1].

Législation ecclésiastique de Charlemagne.

Premièrement, il affermit le christianisme dans ses États par des moyens que huit siècles d’expérience lui enseignaient. Quarante assemblées tenues sous son règne, souvent en sa présence, presque toujours sous son impulsion, maintinrent le dogme et la discipline. Parmi ces assemblées, les unes furent expressément ecclésiastiques, comme le concile national de Francfort, où l’on traita les questions de l’adoptianisme et du culte des images, ou bien comme les nombreux synodes qui rassemblaient le clergé de chaque province pour délibérer de ses devoirs et de ses besoins. D’autres fois, les grands de la nation étant convoqués, les évêques et les prêtres conféraient entre eux des affaires spirituelles, tandis que les comtes réglaient séparément les préparatifs de la campagne prochaine. Les déci-

  1. Eginhard, 26, 27.