Premières guerres des Saxons contre les Francs.
Ces païens étaient les ennemis naturels des Francs. Dès le temps de l’invasion, ils avaient poussé les tribus saliennes dans l’île des Bataves ; ils les chassèrent encore de ces nouvelles possessions. Mais la fortune changea les Saxons devinrent tributaires des rois d’Austrasie, et leur payèrent une redevance annuelle de cinq cents boeufs. Il arriva, au rapport de Grégoire de Tours, qu’ils refusèrent le tribut au roi Clotaire. Le roi marcha contre eux, et ils vinrent demander grâce en offrant leurs troupeaux, leurs vêtements et la moitié de leurs terres. Les Francs n’acceptèrent pas ces propositions et, comme Clotaire leur remontrait leur tort, ils se jetèrent sur lui et voulurent le tuer, s’il ne les menait au combat. Voyant donc leur fureur, il les conduisit à l’ennemi ; mais il fut repoussé avec un grand carnage, et demanda la paix, disant qu’il était venu contre sa volonté. Telles étaient les haines qui armaient les deux peuples. Elles se perpétuèrent dans une guerre sans relâche, dont on suit
ad ann. 772. Eginhard, Annal. ibid. Capitulatio de partib. Saxoniae « Si quis a diabolo deceptus crediderit, secundum morem paganorum, virum aliquem aut feminam strigam esse et homines comedere, et propter hoc ipsum incenderit, vel carnem ejus ad COMEDENDUM dederit, vel ipsam COMEDERIT.» Les Allemands nous pardonneront de reconnaître ici les vestiges d’anthropophagie qu’on retrouve chez tous les barbares. Au treizième siècle, on voit Albert le Grand visiter les peuples de la Poméranie, pour y détruire la coutume qu’on avait de dévorer les vieillards. Il en est de même des Celtes d’Irlande au temps de Diodore de Sicile, et l’histoire de Tantale et de Pélops laisse entrevoir les mêmes désordres dans les siècles héroïques de la Grèce.