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de cette puissante abbaye de Fulde, qu’on verra, rivale de Saint-Gall, réaliser l’idéal des colonies monastiques de l’Angleterre, et porter dans l’Allemagne centrale toutes les lumières de l’île des Saints[1] (1).

Correspondance littéraire de S. Boniface.

Ainsi, au milieu des agitations d’une vie mêlée à toutes les affaires de l’Église et de l’État, Boniface n’avait perdu ni les traditions ni les habitudes du cloître, et, sous son manteau d’archevêque, c’était le cœur d’un moine qu’il gardait. C’était dans les monastères de sa patrie qù’il avait contracté ce goût des lettres, dont il ne se défit pas il y avait enseigné la grammaire, l’éloquence et l’art des vers, avec un éclat qui attirait autour de lui un nombreux auditoire ; et cet homme destiné à de grandes choses avait composé un Traité des huit parties du discours. On y trouve assurément peu de vues nouvelles ; mais il y avait quelque mérite, en des temps si difficiles, à conserver, à méditer, à reproduire dans une compilation judicieuse, les écrits de Donatus, de Diomède et de Charisins. Plus tard, et dans son exil de Thuringe, l’ancien maître entre-

  1. Vita S. Sturmi, Mabillon, A. S.S 0. S.B. III, 2°partie, p.273. Pertz, II, 369. Bonifacii Epist., 75 : « Est praeterea locus silvaticus in eremo vastissimae solitudinis, in medio nationum praedicationis nostra, in quo monasterium construentes monachos constituimus, sub regula sancti patris Benedicti viventes, » etc. Rettberg, 371. Seiters, 454. M. Mignet (p. 76 et suiv.) a reproduit très-heureusement l’admirable épisode de la fondation de Fulde, en conservant la simplicité de la vieille légende, avec les vues plus nettes et les traits plus vigoureux qui conviennent à l’histoire moderne.