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ceux-ci aidaient les frères à renverser les arbres, a balayer les ronces et tes broussailles, l’archevêque ravi bénissait Dieu d’avoir préparé un tel séjour à ses serviteurs. En effet, il aima cette solitude, il y revint souvent il s’y plaisait à instruire les moines, à leur interpréter les Écritures, à leur donner l’exemple des austérités et du travail..Il avait voulu, en 748, que Sturm, accompagné de deux frères, allât se former à la règle de saint Benoît dans les plus saints monastères d’Italie. En 751, il sollicitait du saint-siége apostolique un privilége qui mît la nouvelle abbaye hors de toute juridiction épiscopale. « Il y a, écrivait-il, un lieu sauvage, au plus profond d’une solitude immense, au milieu des peuples de mon apostolat, où j’ai élevé un monastère pour y mettre des moines sous la règle de saint Benoît, des hommes d’une sévère abstinence, qui n’usent ni de vin, ni de viande, ni de serviteurs, mais qui se contentent du travail de leurs mains. J’ai obtenu cette possession de plusieurs hommes religieux, et surtout de Carloman, alors prince des Francs, et je l’ai consacré au nom du Sauveur. C’est là qu’avec le bon plaisir de Votre Sainteté, j’ai-résolu de donner un repos de quelques jours à mon corps brisé par la vieillesse, et de choisir une sépulture ; car cet endroit est dans le voisinage des quatre peuples auxquels, par la grâce de Dieu, j’ai annoncé la parole du Christ. » Le privilége fut accordé, et commença la grandeur