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neustriennes. On y ajouta l’ordre de publier dans tout le pays le symbole de Nicée et les canons des anciens conciles. Cette mesure indique le péril de la foi, ébranlée par les prédications des sectaires et, en effet, il est recommandé de détruire les croix superstitieuses que l’hérétique Aldebert plantait sur son chemin. Enfin, le bras séculier se fait sentir, en infligeant une amende proportionnelle «  à quiconque enfreindra un de ces articles établis par vingt-trois évêques et d’autres serviteurs de Dieu, avec le consentement du duc Pépin et des chefs des Francs. » Il ne restait plus que de réunir les deux clergés d’Austrasie et de Neustrie, pour donner a ces décisions le sceau d’une loi nationale et tel semble l’objet d’un synode tenu, l’année suivante, en présence des deux maires à la fois, Pépin et Carloman. Ces assemblées solennelles, bénies par le souverain pontife, conduites par un saint, sous la protection de deux chefs puissants, excitèrent l’admiration des peuples. Elles renouaient la suite des synodes nationaux, interrompus depuis quatre-vingts ans. Les contemporains les comparèrent aux grands conciles de Nicée, de Constantinople, d’Éphèse et de Chalcédoine. Les uns et les autres servirent puissamment le christianisme les définitions de Nicée et d’Éphèse fixèrent les dogmes dans l’Église ; les règlements de Soissons et de Leptines y fixèrent les nations[1].

  1. Sur le nombre des conciles célébrés par Boniface, il faut voir