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tremblant, que se tourna d’abord le prosélytisme des Irlandais, si l’on peut ajouter foi à la légende de saint Fridolin, écrite au dixième siècle par un moine de Seckingen. Fridolin, d’une noble famille d’Irlande, venu dans les Gaules sous le règne de Clovis, après avoir visité le tombeau de saint Hilaire de Poitiers, avait traversé l’Austrasie et le pays des Alemans jusqu’à Coire, prêchant la foi et dédiant à saint Hilaire plusieurs oratoires, dont le plus célèbre devint le berceau de la ville de Glaris. On ajoutait qu’averti en songe de s’arrêter sur une terre déserte au milieu du Rhin, il avait pris possession de l’île de Seckingen, où il fonda un monastère double, selon l’usage de sa nation. Plus tard, deux autres Irlandais sont poussés vers les mêmes contrées. L’anachorète Trudpert bâtit dans la forêt Noire un ermitage autour duquel doit s’élever un jour Fribourg en Brisgau. Un jeune homme appelé Findan, enlevé par des pirates sur les côtes de sa patrie, s’arrache de leurs mains, se jette à la nage et aborde en Belgique, remonte le Rhin, et achève sa vie dans l’exercice de la pénitence à Rheinau, près de Schaffouse[1].

Il semble que les moines d’Irlande eurent comme

  1. Agathias Hist. I cap. VII. Vita S. Columbani, Vita S. Galli, Vita S. Pirminii, ap. Acta SS O.S.B., saec 2 et 3 ; Vita S. Fridolini, ap. Boll Mart. I, p 433, Lorenz, Acta S. Trudperti martyris ; Argentorati 1774, vita S Findani, ap Goldast., Script. rerum Allemanicarum.